Vous l'avez demandé, voici le second volet de ma série d'articles sur les erreurs typo à ne pas faire ! Apparemment, certains ont grandement besoin d'une piqûre de rappel (même si le problème du rédacteur de ce communiqué semble plutôt être la grammaire-conjugaison)... Dans les commentaires de mon dernier billet, la question de l'utilisation des capitales a été évoquée, on va donc faire un petit point la dessus. Et aborder de nouvelles abréviations bien souvent estropiées. Je vais également lister quelques ressources web qui pourraient vous aider.

Cet article a été publié il y a plus d'un an. Les informations qu'il contient ne sont peut-être plus pertinentes à l'heure actuelle.

Abréviations

Saint, sainte

J’ai récemment travaillé à la correction-révision d’un recueil de légendes dans différents lieux-dits français, autant dire que ces lieux sont très souvent nommés d’après un saint… Et j’ai pu observer que la manière d’écrire, et d’abréger, ce mot semble très floue, même pour un auteur aguerri.

On abrège le mot « saint » uniquement lorsqu’il fait référence à un nom propre, notamment à un monument, un lieu-dit ou une rue. Par exemple, on écrira la rue Ste Catherine, mais Antoine de Saint-Exupéry.

NB : La plupart du temps, le mot « saint » se compose en minuscule : quand il désigne le personnage (un saint, le saint, saint Louis, etc.), quand il est employé en tant qu’adjectif (la sainte Bible), quand il fait partie d’un nom commun composé (un saint-bernard). Il prend une majuscule quand il entre dans la composition d’un nom propre (la ville de Saint-Émilion, les feux de la Saint-Jean) et dans certaines expressions (le Saint-Empire, le Saint-Esprit).

Les unités de temps

Ici encore, ces abréviations sont souvent sujettes à erreur, car on peu lire tout et n’importe quoi selon les supports. Les unités de temps s’abrègent en minuscules, sans point et jamais avec des signes primes, secondes ou tierces.

  • jour : le mot « jour » s’abrège en « j »,
  • heure : le mot « heure » s’abrège en « h »,
  • minute : le mot « minute » s’abrège en « min »,
  • seconde : le mot « seconde » s’abrège en « s ».

Par exemple : Le vol Paris-Bordeaux a atterri à 20 h 37 min 10 s.

Les dates

Globalement, on rencontre peu de fautes concernant les dates. Alors pourquoi vous en parler? Parce que, comme pour les capitales accentuées, l’outil informatique a changé la donne, et favorisé de mauvaises habitudes.

Pour rappel, le quantième du mois et l’année se composent en chiffres arabes, le mois en lettres. Par exemple : Nous sommes le 28 novembre 2011.

On n’abrège qu’exceptionnellement le nom des mois (si l’on manque d’espace dans un tableau, par exemple). Par exemple : 28 nov 2011 ou 28-11-2011. Comme vous pouvez le voir, on abrège les dates grâce à un tiret, et non une barre oblique. Autre mauvaise habitude informatique, si le quantième du mois est inférieur à 10, on l’agrège sans zéro. Par exemple : 1-12-2011.

De même, on n’abrège pas un millésime. On écrit la guerre de 1914-1918, et non la guerre de 1914-18 ou la guerre de 14-18.

Emploi de la capitale

Quand utiliser la capitale?

Un petit rafraichissement de mémoire s’impose.

La capitale s’emploie en début de phrase :

  • après un point final,
  • après un point d’interrogation, d’exclamation ou de suspension, uniquement lorsqu’il terminent effectivement une phrase,
  • après un deux points lorsqu’il annonce une citation style direct, et non lorsqu’il précède une énumération ou une explication.

 

La capitale s’emploie au départ d’un alinéa :

  • commençant directement par le texte,
  • commençant par un numéro ou une lettre de classification, suivi d’un point,

Par exemple :
Nous étudierons successivement comment abréger :
Le mot « saint » ;

Les unités de temps ;

Les dates.

Nous verrons ensuite :

  1. 1. Quand utiliser la capitale ;
  2. 2. Comment accentuer les capitales.

 

La minuscule est par contre de règle après un tiret (ou autre puce d’énumération). Par exemple :
Nous étudierons successivement comment abréger :

  • le mot « saint »,
  • les unités de temps,
  • les dates.

Les capitales et les accents

Vaste débat que cette histoire de majuscules. Un correcteur avec lequel j’ai travaillé refusait par exemple catégoriquement d’accentuer le « à » avec son accent grave, et le composait donc en « A », parce qu’il refusait de prendre en compte le Lexique des règles typographiques de 1990 (mis à jour lors de la réforme de l’orthographe de 1990, sujette à débat chez les éditeurs). Il préférait se référer à la première édition du livre (1971) qui préconisait l’emploi des capitales accentuées, sauf en cas de « à » isolé (voir cet article, très détaillé).

Sur le fond, je suis d’accord, un À, c’est moche. La plupart du temps, les éditeurs précisent leurs préférences en matière de corrections (certains choisissent de ne pas appliquer la réforme de l’orthographe de 1990), le reste du temps je choisis de ne pas accentuer ce « à » quand il est en capitale.

A vous de choisir vos préférences au final : soit vous choisissez de suivre la réforme de l’orthographe (pour moi il s’agit d’un nivellement vers le bas, mais on en reparlera), soit vous choisissez d’en rester aux règles typographiques « classiques ». La seule règle est d’harmoniser votre document, et de ne pas choisir la réforme pour tel paragraphe, et les règles classiques dans le reste du document.

Ressources

Pour finir, voici quelques ressources en ligne pour vous aider à composer au mieux vos documents.

Dictionnaires en ligne

  • Le Wiktionnaire : à n’utiliser que rarement, car, comme Wikipedia, il s’agit d’un dictionnaire collaboratif, donc sujet à erreurs. Pratique cependant quand on cherche une définition rapide (à lire ou à copier/coller).
  • Le Trésor de la Langue Française Informatisé (TLFI) : LE dictionnaire à utiliser. Il s’agit d’une collaboration entre l’ATILF, le CNRS et l’université de Nancy. Le TLFI fournit des définitions détaillées, ainsi qu’un historique des mots recherchés.

Synonymes

  • Le Dictionnaire Électronique des Synonymes du CRISCO (DES) est un très bon dictionnaire des synonymes créé par l’université de Caen.
  • Synonymes : il s’agit du second dictionnaire que j’utilise pour les synonymes, lorsque je ne trouve pas ce que je recherche dans le premier. Très agréable d’utilisation.

Correcteur orthographique

  • Correcteur de typographie française : je viens de découvrir ce correcteur en ligne, qui m’a été conseillé dans les commentaires de ce blog ainsi que sur Twitter. L’idée est très bonne je trouve, c’est à tester. Attention, le site est encore en phase beta, vous devez utiliser Chrome pour pouvoir en profiter pleinement.

Dans mon prochain billet sur le sujet, j’aborderai la ponctuation et les espaces typographiques, et leur application sur le web.

5 commentaires

  1. Je me permets de rajouter à votre intéressante liste de liens le site d’Orthotypographie, le livre de Jean-Pierre Lacroux (accessible en HTLM, PDF et Flash, sous licence Creative Commons) : http://www.orthotypographie.fr

    Bonne continuation !

  2. Bravo pour votre site très bien documenté.

    Je me permets de signaler une petite erreur :
    lorsque le mot « saint » désigne le personnage, on écrit « saint Louis » sans trait d’union.

    Bonne continuation.

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