La notion de styles sous InDesign
Sous InDesign, les styles (de caractère, de paragraphe, d’objets, de tableaux…) rassemblent tous les attributs de mise en forme appliqués à un élément. Ils permettent de mettre en page rapidement & uniformément tous les éléments d’un document.
Un style de caractère rassemble tous les attributs de mise en forme applicables à une chaîne de caractères : police de caractère, corps du texte, interligne, crénage, approche, casse, souligné, ligatures couleur, etc.
Un style de paragraphe reprend les formats de caractère et inclut les attributs de mise en forme propre aux paragraphes : retrait et espacement, alignement, filets, césure, colonnes, listes à puces et numérotées, etc. Un style de paragraphe peut également comprendre des lettrines tet styles imbriqués faisant appel à un style de caractère.
L’idée, comme pour les notions de HTML & CSS sur le Web, est de séparer le contenu de votre document (textes, images, tableaux, objets interactifs…) de sa mise en forme. Et ce afin d’éviter les affreux remplacements locaux qui font hérisser les cheveux des habitués d’InDesign.
Un remplacement local, kézako ? Il s’agit du petit signe plus (+) qui s’affiche à côté du style de caractère ou de paragraphe que vous avez appliqué à un élément. Il s’affiche lorsque, après avoir appliqué un style à un élément, vous modifiez les attributs de mise en forme de celui-ci : corps du texte, police, couleur, italique, gras, soulignement… Cette modification peut être infime, InDesign la repèrera quand même.
Pourquoi il faut éviter de confondre style de caractères et styles de paragraphe
Vous pensez peut-être qu’il n’est pas très grave d’utiliser des styles de caractères en lieu et place de styles de paragraphe. Prenons un exemple. Vous mettez en page un document, le structurez comme suit :
En préparant les styles de textes de votre document, vous créez plusieurs Styles de caractères que vous appliquez aux titre et sous-titres. Après tout, il s’agit de chaînes de caractère simples, et non pas de paragraphes, comme on l’entend au sens strict du terme, c’est à dire une suite de phrases complètes.
Sauf que vos styles de caractères incluront certes les attributs de mise en forme de votre chaîne de caractères, comme on l’a vu plus haut, mais pas ceux du paragraphe. Exit les alignements, retraits, et espacements !
A ce stade, vous rencontrerez plusieurs problèmes dans votre processus de travail :
- Vos sous-titres ne disposeront pas forcément des mêmes retraits et espacements avec le reste du document. Il suffit que vous ayez changé d’avis sur « l’espace après » en modifiant le troisième sous-titre et oublié de modifier les autres.
- Quand bien même vous penseriez à décliner la modification dans tout le reste du document, c’est une perte de temps. Ici, je travaille sur un document de deux pages pour l’exemple, mais imaginez devoir effectuer cette manipulation sur un dépliant, une brochure, un magazine, un livre ou un annuaire…
- Si vous changez encore d’avis, vous devrez recommencer la même manipulation à zéro, en prenant le risque d’empiler plusieurs attributs qui n’ont pas été enregistrés dans votre style et d’obtenir des mise en forme de sous-titre discordantes tout au long de votre document.
- Votre document sera rempli de remplacements locaux. Impossible de savoir avec exactitude si tous vos textes disposeront des mêmes attributs de mise en forme.
Côté « prod », ce n’est pas beaucoup plus brillant :
- Vous pensez peut-être que les minimes différences dans vos espaces et attributs de texte ne se verront pas, une fois imprimées ? Malheureusement, si. Un œil avisé repèrera où sont les différences dans le document – c’est un peu notre super-pouvoir, à nous les graphistes. Un œil moins avisé ne saura pas forcément pourquoi, mais ressentira le manque d’harmonie générale du document.
- Si votre document est destiné à être exporté pour de l’ePub, vous risquez de nombreux conflits et problèmes de mise en forme une fois le document exporté. Une partie de la mise en forme du texte sera incorporée correctement dans des styles CSS, l’autre sera disséminée au petit bonheur la chance au milieu du code HTML de votre ePub.
Dans l’exemple ci-dessous, le premier paragraphe est mis en forme grâce au CSS de la balise p, et une partie de sa dernière phrase mise en avant grâce à la classe .exergue.
Le second paragraphe, à cause de remplacements locaux, voit certaines phrases mises en forme directement dans le HTML, et de manière différente que ce qui est prévu dans le CSS.
p { font-family : Helvetica, Arial, sans-serif; font-size : 1em; color: #000; line-height:1.4; } .exergue { color : blue; } .Italic { font-style: italic; } .charOverride-2 { font-style: normal; }
Vous pensez peut-être que les minimes différences dans vos espaces et attributs de texte ne se verront pas, une fois imprimées ? Malheureusement, si. Un œil avisé repèrera où sont les différences dans le document – c’est un peu notre super-pouvoir, à nous les graphistes. Un œil moins avisé ne saura pas forcément pourquoi, mais ressentira le manque d’harmonie générale du document.
Si votre document est destiné à être exporté pour de l’ePub, vous risquez de nombreux conflits et problèmes de mise en forme une fois le document exporté. Une partie de la mise en forme du texte sera incorporée correctement dans des styles CSS, l’autre sera disséminée au petit bonheur la chance au milieu du code HTML de votre ePub.
Imaginez devoir repérer et supprimer tous les conflits de vos fichiers HTML, simplement parce que vous n’avez pas pris le temps de structurer correctement votre fichier InDesign avant son export…
Pour résumer, sauvez un·e graphiste, utilisez correctement les styles de caractères et de paragraphes ; en plus, vous vous simplifierez la vie 🙂
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NB : Merci à Jiminy Panoz pour ses remarques, que j’ai intégrées à l’article.
2 commentaires
Bonjour Mylène et merci pour cet article qui m’a grandement aidé.
Juste deux petites remarques puisqu’en tant que traducteur professionnel, je dispose également d’un super pouvoir d’observation :
– votre utilisation de l’esperluette est un anglicisme, car celle-ci doit être réservée aux raisons sociales des entreprises.
– une coquille se cache dans la deuxième ligne de votre article : « Les graphistes récupèrent régulièrement des fichiers InDesign structurés aléatoirement, voire pas du tout, principalement par un manque de connaissance ce ces subtilités, je pense. ». Il s’agit évidemment du passage « un manque de connaissance ce ces subtilités ».
Bonne continuation et encore merci pour l’article.