Aussi étonnant que cela puisse paraître, je n'ai toujours pas acheté de liseuse numérique (ou de tablette). J'ai beau créer des ebooks, je demande pour le moment à mes connaissances qui disposent d'un iPad, d'un Kindle ou de toute autre reader de tester mes fichiers. Et ce simplement parce que je ne suis toujours pas convaincue par les terminaux disponibles actuellement sur le marché. Petit tour d'horizon.

Cet article a été publié il y a plus d'un an. Les informations qu'il contient ne sont peut-être plus pertinentes à l'heure actuelle.

L’Ipad

Bien que l’iPad soit une tablette numérique et non pas une « simple liseuse », il fait partie des incontournables sur le marché. C’est justement ce statut de tablette qui m’empêche d’y trouver mon bonheur.

Son prix

Le prix de base avoisine les 500 euros, ce qui est un investissement conséquent. A ce prix là, on pourrait s’attendre à une mémoire assez étendue d’entrée de gamme : elle se limite à 16Go, pour disposer d’une mémoire plus confortable, il faut payer le prix fort. Dommage pour un appareil multi-utilisation, qui est destiné à accueillir des fichiers parfois lourds en plus des ebooks, comme de la musique ou de la vidéo.

Son format

L’iPad se présente sous un format hybride. Ce n’est pas tout a fait du A4 ni du A5, ce qu’il fait qu’il ne rentre pas dans une poche (à l’inverse du Kindle) et s’apparente plutôt à un netbook. Sachant qu’il s’agit d’un produit nomade, c’est plutôt dommage. Il compense cependant avec sa finesse (un peu moins de 9 mm d’épaisseur, soit l’équivalent du Kindle d’Amazon).

Multi-tâches mais limité

Première chose : l’iPad ne supporte pas le format Flash. Et ne le fera jamais, Adobe venant d’annoncer l’arrêt du support de Flash sur les navigateurs pour terminaux mobiles. Je ne suis pas particulièrement fan du format Flash, je peste souvent après les sites qui nous imposent du full flash sans alternative HTML. Mais force est de constater que le format est loin d’être en désuétude sur le web, il est donc dommage de s’en passer. D’autant que certains ebooks contiennent du Flash (vidéos, transitions de pages). Ceci est à pondérer car on pourra très prochainement intégrer l’audio & vidéo en HTML 5 (grâce à la version 3 du format ePub).
Côté connectique, l’iPad ne dispose pas de port USB, ni de slot pour une carte mémoire. Ce qui force à acheter une version avec une mémoire plus conséquente, et à trouver un adaptateur USB pour les produits non Apple que l’on souhaiterait y connecter (disque dur externe, par exemple).

Conclusion

Au final, je préfèrerais un produit moins couteau-suisse venant d’Apple. Je n’ai pas besoin d’un netbook tactile. Si Apple lance une vraie liseuse, au format plus petit, et au prix adapté, je suis preneuse.

Le Kindle

Le reader d’Amazon vient tout juste d’arriver en France. Connu pour son fort coefficient de lisibilité (grâce à la technologie E-Ink) et son prix abordable (99€ pour la version française), il s’agit là-aussi d’une des premières liseuses du marché. A priori, c’est celle qui m’intéresserait le plus, s’il elle n’ avait pas quelques défauts rédhibitoires.

Le noir & blanc

Bien que la technologie utilisée gratifie le lecteur d’un très bon confort de lecture, le Kindle reste un reader en noir et blanc. Ce n’est pas très grave lorsqu’on lit des romans, mais avec les possibilités d’enrichissement des ebooks qui s’annoncent, l’expérience utilisateur en sera très fortement altérée. L’ePub 3 annonce des possibilités vraiment intéressantes pour les éditeurs de livres illustrés (BD, manuels, magazines, livres pour enfants…), le Kindle est déjà donc presque obsolète, d’autant plus qu’il n’est pas tactile.

Un format propriétaire

Le Kindle est accompagné d’un format propriétaire (le azw), et ne prend pas en charge le format ePub, qui s’impose comme LE format standard du livre numérique. Cela suffit à me détourner de cet appareil. J’ai beau connaître la manipulation à effectuer pour transformer un ePub au format propriétaire d’Amazon, je trouve franchement anormal qu’Amazon oblige ses clients à acheter uniquement sur sa propre plateforme, ou à être assez geek pour transformer leurs fichiers.

Un appareil limité à l’entrée de gamme

Pour le moment, Amazon n’a sorti qu’une seule version de son Kindle en France, alors que des versions plus étendues (comme le Kindle Touch, doté d’un écran tactile, ou le Kindle Fire, qui supporte la couleur) existent outre-Atlantique. La prochaine sortie d’Amazon sur le sol français sera une version smartphone de sa liseuse. En attendant, on reste limité à un Kindle en noir et blanc, à moins de commander en import.

Conclusion

Si le format et le confort de lecture du Kindle m’intéressent au plus haut point, le manque du support des couleurs, et surtout, l’obligation de n’y lire que des ebooks au format propriétaire me gênent vraiment. D’autant que la mise à jour du format Kindle 8, prenant en charge les nouveautés proposées par l’HTML5, annonce clairement la couleur : Amazon ne compte pas s’aligner sur les standards demandés par la Commission Européenne.

Les autres liseuses

Force est de constater que Apple et Amazon trustent les premières place du marché des liseuses. Mais de nouvelles sorties intéressantes sont annoncées pour les fêtes, qui méritent qu’on s’y penche.

Le Cybook Odyssey

Il s’agit du nouveau reader de Booken, censé sortir à temps pour les fêtes de fin d’année. il bénéficie, comme le Kindle, de la technologie E-Ink. Compact et léger (moins de 200g), il supporte le format ePub, mais reste en noir et blanc. Il sera vendu fin novembre, aux alentours de 150€. Un peu plus cher que le Kindle, mais il est joli (ça compte) et il supporte l’ePub.

Le Kobo

Il remplace le Fnacbook (qui a fait un flop), grâce à un partenariat avec la société Kobo, leader du marché de l’ebook outre-Atlantique. Il s’agit d’un reader tactile, qui bénéficie lui aussi de la technologie E-Ink et dispose d’un format compact & léger (185g, il rentre dans une poche). Et il est compatible avec le format ePub… mais reste lui aussi en noir et blanc, pour un prix d’environ 130€. Grosso modo, c’est un bon équivalent du Cybook, en moins cher, puisque moins classe côté finitions.

Conclusion

Ces deux liseuses me semblent être de bonnes alternatives au Kindle, trop verrouillé. Mais elle sont encore en noir et blanc, ce qui limite les possibilités de lecture. Je pinaille, mais un Kindle Fire sans format propriétaire me conviendrait beaucoup mieux.

Et vous? Vous disposez d’un reader d’ebook ou d’une tablette ? Quel appareil avec-vous choisi et pourquoi? Vous avez peut-être des retours d’expériences intéressants, ou des idées de readers sympas à me proposer. N’hésitez-pas !

9 commentaires

  1. J’ai le dernier de Sony, le PRS-T1. Les raisons pour lesquelles j’avais acheté il y a 1 an le PRS-650 sont les mêmes que celles qui m’ont fait acheté le PRS-T1: les Sony sont les plus avancés pour la prise de notes, et sont les seuls avec plusieurs dictionnaires bilingues intégrés, ce qui est essentiel pour moi. Il y avait aussi l’argument très important de l’écran tactile. Il y a 1 an c’était la seule liseuse tactile qui n’ajoutait aucune couche au-dessus de l’écran à encre électronique.

    Je suis passé au PRS-T1 pour le navigateur internet, vu que je convertissais pas mal de contenu web en epub pour les lire sur ma liseuse. Maintenant, je lis directement le web 🙂

    Il n’a que très peu de défauts. Les principaux, hormis bien sûr le noir et blanc, sont les flashs de rafraîchissement excessifs de l’écran lors de la navigation web (ça gêne peu si c’est juste pour tourner les pages d’un roman), et on aimerait bien que ça soit aussi fluide et rapide qu’un iPad, mais ce problème, toutes les liseuses à encre électronique l’ont.

    Niveau interface utilisateur, fonctionnalités, gestion des PDF, tout quoi, le Sony PRS-T1 est sans doute le haut du panier. En tout cas il n’y a pas photo avec le cybook odyssey, dont certains retours sont déjà alarmants et ont l’air d’une mauvaise plaisanterie. Le Kobo doit être plus fiable que ce Cybook et meilleur rapport/qualité prix.

    1. Bonjour & merci pour ce commentaire bien complet!

      J’avais évidemment oublié les Sony, qui en règle genérale est une marque plutôt fiable. Il faudra que j’aille tester leur nouvelle version. Quand au Cybook, c’est dommage si la qualité n’est pas au rendez-vous, sur le papier l’appareil semblait intéressant. À tester aussi,donc.

      1. Moi aussi j’étais très interessé, mais…

        Je te recommande ce billet: http://jcgarnier.wordpress.com/2011/11/18/livre-numerique-cybook-odyssey

        Lis les commentaires, les nouveaux propriétaires du Cybook s’y expriment. Comique ou affligeant, choisissez votre camp lol

  2. Si ça t’intéresse, j’ai posté un test rapide de l’Odyssey sur le blog de JCGarnier, suite à un essai chez Virgin: http://jcgarnier.wordpress.com/2011/11/18/livre-numerique-cybook-odyssey/#comment-102

  3. Pingback: Pourquoi je n'ai toujours pas de liseuse/tablette numérique | Djébalé | Scoop.it
  4. Pingback: Pourquoi je n'ai toujours pas de liseuse/tablette numérique | Mylène Boyrie - Édition print et web à Bordeaux | Tout sur les tablettes tactiles | Scoop.it
  5. Certes le marché actuel des tablettes/liseuses n’est pas parfait, sachant que les technologies d’écran sont radicalement différentes et que pour l’instant les tentatives de réunir le meilleur des deux mondes (par ex la notion ink d’Adam) sont loin d’être convaincantes. La tablette – avec la polyvalence et les performances que cela implique – à écran e-ink couleur tactile – avec le confort de lecture que cela suppose – n’est pas encore née. Kobo a sorti un produit récemment sur ce créneau mais j’ai peine à être sous le charme pour l’instant. Cela dit on peut aussi passer sa vie à trouver un produit parfait, ce n’est pas gagné. Le marché des tablettes/liseuses/ebooks est en train d’exploser et avec un minimum de concessions on trouve des produits convaincants. Vous dites qu’aucune tablette/liseuse ne trouve grâce à vos yeux mais vous n’évoquez que 4 appareils alors que les modèles n’ont cessé de se multiplier avec autant de formats différents, je trouve ça très léger.
    Par ailleurs quand je lis que l’ipad « ne rentre pas dans une poche » à l’inverse du kindle, ce qui nuit à son nomadisme, je me pose des questions sur la pertinence de l’analyse. Peut-être n’avez vous pas eu ces produits en mains, c’est un pur non-sens! Il ne faut pas confondre les smartphones à grand écran avec les tablettes/liseuses qui n’ont aucune vocation à rentrer dans une poche. AUCUNE tablette ni liseuse ne répond à ce critère (Le Kobo by Fnac rentre dans une poche???? Il faut arrêter les stupéfiants, même une liseuse très compacte telle que la cybook opus ne rentre que difficilement dans une poche, et il ne faut pas espérer s’assoir, ce n’est donc pas utilisable au quotidien) et ce n’est pas leur vocation. Ce sont des produits extrêmement mobiles qu’on glisse facilement dans un sac à mains et qu’on range dans sa table de nuit le soir. Vous auriez pu utiliser le poids comme critère permettant de comparer la mobilité de ces appareils, et à ce petit jeu les liseuses ont un train d’avance.

    1. Bonjour,

      Merci de ce commentaire très détaillé. Effectivement, je ne vais pas passer ma vie à attendre le produit parfait. Cela dit, j’attends de voir passer les ratés qu’on observe toujours lors de la création de nouveaux produits numériques (cela a été le cas pour les lecteurs MP3 par exemple) avant de me décider, car c’est un investissement, en ce qui me concerne. D’autant que l’ePub 3 a été annoncé il y a quelques temps, j’espère donc une mise à jour des appareils avant de me lancer.

      Comme vous pouvez peut-être le constater, il s’agit d’un billet de blog personnel, n’engageant que mon avis, et je n’ai effectivement choisi que 4 produits, car je n’avais pas pour but de créer un dossier comparatif exhaustif de ce qui existe actuellement sur le marché, mais de donner mon avis sur ces produits en particulier.

      J’écris dans ce billet que l’iPad ne correspond pas à mes besoins, et effectivement que je trouve son format peu pratique (j’ai eu l’occasion de l’essayer à plusieurs reprises). C’est affaire de gouts, j’ai du mal à me faire au format tablette en général. Par exemple, le Kindle rentre dans une poche (une poche arrière, certes) ou dans un petit sac de fille (et oui, j’entre aussi ce détail en considération). Il s’agit d’un de mes critères, personnels encore une fois, pour mon futur choix de liseuse. J’aime à penser que mon futur reader aura comme dimensions maximum la taille d’un livre de poche.

      Je n’ai pas non plus tellement parlé du poids des ces appareils, car ils sont tous censés être nomades, et sont donc tous légers (certains plus que d’autres, certes, mais la base est présente.)

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