J'ai longtemps travaillé dans le milieu de l'édition, années durant lesquelles j'ai corrigé de nombreuses épreuves. Tout ceci pour dire qu'il m'arrive souvent de lever les yeux au ciel face aux fautes de typographie que l'on peut trouver sur beaucoup de flyers, affiches, brochures... Le problème n'est pas de faire des fautes (tout le monde en fait), mais de ne pas se relire, pour éviter de laisse de trop nombreuses coquilles sur nos documents imprimés. Voici 3 règles typographiques qui pourraient bien vous aider, à l'avenir.

Cet article a été publié il y a plus d'un an. Les informations qu'il contient ne sont peut-être plus pertinentes à l'heure actuelle.

1 — « Le gagnant du concours est le n°5 ! »

Lorsqu’on utilise le mot « numéro » dans un texte, il ne s’abrègera que dans certains cas : ceux où « numéro » est immédiatement précédé du mot auquel il se rapporte. Par exemple : « Je n’ai pas su répondre à la question no.10 ». A l’inverse, le mot « numéro » doit s’écrire au long (en entier), même s’il est suivi d’un nombre. Ici, on dira : « le gagnant du concours est le numéro 5 ».

2 — « Seconde édition du festival Machinchose »

On considère souvent « seconde » et « deuxième » comme des synonymes. Il y a quand même une petite nuance. On utilisera « second » lorsque l’énumération s’arrête à deux (seconde année d’IUT), et « deuxième » lorsqu’elle va au-delà de deux. Ici, on dira donc « Deuxième édition du festival Machinchose ».

NB : parfois, l’usage prévaut. On s’efforce par exemple d’employer « seconde » pour « Seconde Guerre Mondiale » par optimisme (on préfère penser qu’il n’y aura pas de suite dans cette énumération particulière).

3 — « 7ème édition du festival Trucmuche »

Je sais qu’à l’école, quand on apprend à prendre des notes pendant les cours, l’instit/le prof nous apprend à simplement abréger comme bon nous semble les mots trop longs. Ce qui donne des choses comme « 7ème art », « 1ère Guerre Mondiale » … et crée de mauvaises habitudes. Voici donc la règle à respecter pour les nombres ordinaux :

  • première : 1re
  • deuxième : 2e
  • troisième : 3e
  • premiers : 1ers
  • premieres : 1res
  • deuxièmes : 2es

Et ainsi de suite… Il en va de même pour « Mademoiselle Dupont » qui s’abrège en « Mlle Dupont » et non pas « Melle Dupont ». Vous avez compris le principe.

S’il y a des intéressés parmi les lecteurs du blog, je ferai peut-être une chronique régulière sur le sujet, avec une liste de quelques astuces à chaque fois.

13 commentaires

  1. Très utile, ce petit rappel ! J’avoue que les nombres ordinaux, j’ai dû souvent faire l’erreur… Bref, moi je vote pour la suite 🙂

    1. @kReEsTaL : on a tous fait l’erreur à un moment ou à un autre 🙂 Souvent, les gens ne me croient même pas quand je dis qu’on n’écrit pas « 2ème », je dois leur mettre mon Lexique des règles typographiques sous le nez !

      @Olivier : oui il y a des très bons livres à avoir sous la main si on veut approfondir les choses. En ce qui me concerne je garde celui-ci à portée de main sur mon bureau : Lexique des règles typographiques en usage à l’Imprimerie Nationale.

  2. Pour prolonger à tête reposée, voici un excellent ouvrage de référence sur le sujet : Le Ramat Typographique – Eyrolles (http://bit.ly/qeptEl)

  3. Mais carrément que ça nous intéresse !
    Continue ! Je te lirai avec plaisir !

    Et merci à kReEsTaL pour le lien !

  4. Merci pour les rappels, c’est toujours sympa.

    J’en profite pour glisser une petite précision méconnue sur cette histoire de numéros. Le mot s’écrit au choix :

    – numéro ;
    – no ;
    – nº.

    Mais pas :

    – n°

    Le symbole degré est donc utilisé à tord, car graphiquement il s’approche du « o » mis en exposant.

    1. Merci pour la précision 🙂

  5. Bel article.

    Ce qui peut me faire lever les yeux au ciel :
    (en plus de ce qui est cité ici) :
    l’absence d’accentuation des majuscules et l’utilisation de majuscules à tout va !

  6. @Le gobelin Rose

    L’utilisation de majuscules « à tout va » n’est selon moi pas un réel problème. Au contraire d’un point de vue graphique il aide beaucoup à la hiérarchisation des informations, voir même à l’ambiance et/ou le style graphique.

    Par contre ces problèmes d’accentuations récurrents posent un réel problème, sombre héritage, selon moi, de l’époque des machines à écrire ainsi que des premiers PC personnels. Il est souvent difficile de réussir justifier un À, É, È, Ô, j’en passe et des meilleures devant un chargé com ou un client de la vieille école…

    De plus il est très fréquent et surprenant de constater que sur certains documents, même de très bonne qualité, on à tendance de le faire à l’envie, une phrase j’en met, l’autre je n’en met pas sans aucune logique apparente.

    Pour finir, n’oublions pas que certains grands noms défendent ardemment cette absence de capitales sur les Majs. Je pense notamment à notre cher Étienne Robial, qui même si sous la pression, il a fini par insérer des minis accents dans sa charte CANAL+, à toujours défendu le fait que les accentuations n’avaient rien à faire sur les majs.

    Merci pour cet article très clair en tout cas, et de plus bien utile. longue vie

  7. Un correcteur typographique en ligne est utilisable à cette adresse : http://typographie.piprime.fr/
    C’est imparfait mais ça ne demande qu’à être amélioré.
    Une version traitant le HTML est envisageable…

  8. Pingback: Les erreurs typographiques à ne pas commettre | Mylène Boyrie - Édition print et web à Bordeaux
  9. J’arrive un peu tard… mais ça peut toujours servir…
    @SchambionS: Lorsque le client rechigne à mettre des accents sur les capitales, je lui donne souvent cet exemple: L’HOMME TUE. Est-ce l’homme qui tue, ou l’homme qui est tué?
    Ce qui me fait lever les yeux au ciel: le mélange dans certains titres: EVÉNEMENT IMPORTANT…

    @Mylène: très bon billet, qui demande DES suites. Par contre, si je peux me permettre… les guillemets ne sont pas toujours dans le bon sens, et les espaces entre le guillemet et le mot n’est pas toujours consistant.

    Olby.

    1. Bonjour,

      C’est le gros soucis sur le web… L’utilisation des espaces typographiques n’est pas encore au goût du jour, c’est particulièrement vrai sur la plateforme WordPress que j’utilise, qui transforme mes efforts pour placer des espaces insécables à néant, en les transformant en « simples espaces »…

      Et pour la suite, et bien, pour ceci il me faudrait plus de temps pour me consacrer à ce blog 🙂

  10. Bonjour,

    Merci. Ce sont des choses à apprendre, car si personne nous reprend, les fautes ne sont malheureusement jamais corrigées.

    Bonne continuation,

    Bruno

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