Adobe s’est penché sur la diffusion des créations dans cette CS6, et ajouté deux nouveaux logiciels de calibrage des couleurs et de production vidéo (Speedgrade et Prelude). Concernant les logiciels phares de la suite, Adobe a réuni les remarques des utilisateurs avant de les remodeler. Illustrator, le tout premier né d’Adobe qui fête ses 25 ans cette année, prend ainsi un sacré coup de jeune côté performances. Photoshop intègre quant à lui des fonctionnalités plébiscitées par les utilisateurs (on peut ENFIN créer des pointillés & et sécuriser son travail grâce à l’enregistrement automatique en tâche de fond).
La version CS6 d’InDesign met clairement l’accent sur l’édition numérique, et propose peu d’évolution et de changements côté print. Aucun changements non plus côté gestion de flux XML et fusion de données. Cette CS6 confirme donc la direction prise lors de la version CS5.5 du logiciel : Adobe cherche à pousser plus loin encore les possibilités d’édition pour readers & tablettes. InDesign CS6 propose cependant des fonctionnalités intéressantes pour le print, dans la gestion et la réutilisation de contenus.
Réutilisation de contenu
Auparavant, quand on souhaitait décliner une même charte graphique dans plusieurs documents de formats différents sous InDesign, deux possibilités s’offraient à nous : le copié/collé ou la duplication du document, puis sa modification. Pas forcément pratique, ni économe côté temps. InDesign CS6 intègre dorénavant des fonctionnalités qui aideront ses utilisateurs à réutiliser du contenu & des mises en pages d’un document à l’autre, voire à créer plusieurs variantes d’un même projet au sein d’un unique document.
Le content collector : un presse-papier pour InDesign
Cette CS6 intègre ainsi l’outil Content Collector (Récupérateur de Contenu dans la version française), une sorte de presse-papier mixant snippets et bibliothèque. Concrètement, il devient possible de déposer dans ce presse-papier des éléments de mise en page, pour une réutilisation ultérieure. Les éléments déposés dans le Content Collector seront toujours liés au document original, mais il sera possible de les modifier, en choisissant ou non de répercuter la modification sur tous les documents contenant l’élément en question. Il est également possible de faire correspondre des styles (caractères, paragraphes) entre deux documents, pour conserver la même structure de vos mises en page (titre 1 correspondant au titre 1 d’un autre document, tout en modifiant son apparence.) L’intérêt ? un gain de temps évident lors de la réutilisation de chartes graphiques (déclinaisons d’affiches en flyer ou brochures par exemple, ou réutilisation d’un texte et de sa structure dans une nouvelle mise en page).
L’outil pages et les règles de mise en page
InDesign CS6 va plus loin encore en ajoutant des possibilités assez intéressantes concernant les mises en pages et leur adaptations en plusieurs formats. L’outil Pages, présent depuis la version CS5 du logiciel, intègre dorénavant la possibilité de prévoir des règles de mise en page en cas de changement de format. Si vous souhaitez par exemple passer votre mise en page du format portrait à un format paysage, il vous est possible de prévoir à l’avance quel comportement prendra votre travail. Plusieurs règles possibles : mise à l’échelle, recentrer, basé sur l’objet, basé sur le repère et contrôlé par le gabarit. Ces « règles de mise en page liquide » (traduction un peu bancale de liquid layout, notion bien connue des webdesigner/webdeveloppers) vous permettront de paramétrer votre document en amont de toute adaptation future, en jouant sur le comportement des éléments de mise en page, soit au cas par cas, soit de manière plus globale dans votre document. Fonctionnalité intéressante pour le numérique, puisqu’elle devrait permettre de prévoir des mises en pages adaptées aux divers formats de readers & tablettes.
Le panneau pages : créer des variantes de vos mises en page
Dernier outil très utile pour la récupération de vos contenu dans Indesign CS6, le panneau Pages. Celui-ci se dote d’une nouvelle option, disponible dans le menu contextuel : « Créer une variante de mise en page ». Concrètement, il s’agit de créer au sein du même document, plusieurs variantes de celui-ci. Des mises en pages alternatives permettant de décliner votre travail pour plusieurs formats différents. Imaginons que vous préparez un document numérique dédié au format iPad. Vous souhaitez également adapter votre document au format Kindle Fire. Plus besoin de créer un nouveau document pour ceci, le panneau pages vous permet de créer une variante de votre première mise en page. Si vous avez de plus utilisé l’outil Pages pour créer des règles de mise en page alternatives, le gros du travail est fait. Vous n’aurez plus qu’à peaufiner votre variante pour qu’elle corresponde au mieux à vos attentes. Il est également possible de partager l’écran en deux, pour visualiser la mise en page originale en même temps que la variante, de réorganiser le styles en dossiers distincts, et de modifier votre variante sans toucher au premier document. Cette dernière fonction ressemble d’ailleurs beaucoup à une fonction présente sous QuarkXpress 9, qui, s’il est en retard sur InDesign côté édition numérique, intègre des fonctions intéressantes dans sa dernière mise à jour.
Publication numérique
La seconde nouveauté importance de cette version CS6 d’InDesign est la publication destinées aux readers & tablettes. De la création du document à son export pour les terminaux numériques, tout le processus de création d’édition numérique a été amélioré.
Création de documents numériques
Dans la version CS5.5 du logiciel, seules deux options de création de document nous étaient proposées : impression ou web. Dorénavant, il est possible d’orienter plus encore votre document dès sa création : Impression, Web ou Publication Numérique, puis d’affiner ce choix dans le sous-menu Publication numérique, qui comprend des formats par défauts (IPad, Kindle, Nook, Androïd) et offre la possibilité de créer son propre format personnalisé. A noter également la possibilité de créer des formes de textes complexes réagissant parfaitement avec la redistribution du texte et le chaînage des blocs : il devient possible de créer des gabarits multi-colonnes, d’importer du texte dans un bloc de forme, tout en conservant les options étendues de redistribution de texte d’InDesign. Le reste de la fenêtre d’option de création de document ne change pas vraiment. On notera également l’apparition de l’option « Dimensionnement dynamique » (une autre magnifique traduction) dans la fenêtre d’option de bloc de texte, qui permet de prévoir la redistribution du texte en cas de changement de résolution (comme on le ferait avec un webdesign « responsive »).
Création de formulaires pour PDF interactifs
InDesign CS6 améliore également la création de formulaires à destination d’Acrobat. Si les fonctionnalités de formulaires ne permettent actuellement pas de créer des formulaires prêts à l’emploi pour Acrobat, elles permettent néanmoins de préparer le terrain pour une modification dans Acrobat. Au programme : création de checkbox, de boutons, de champs de texte, de signatures, de listes, grâce au panneau boutons et formulaires.
Export au format ePub
La grande nouveauté de cette version, est la possibilité d’exporter les documents au format ePub 3. Bien que ce format soit encore très peu exploité sur les différents readers & tablettes du marché (en fait, seul IOS permet la lecture de fichiers ePub 3, si je ne m’abuse), cette option est très intéressante, et nous permettra de jouer avec les possibilités du format (intégration de sons, de vidéos, d’HTML5, d’éléments javascript, images SVG, méta-données enrichies…). L’export ePub 2 est bien sûr toujours possible, c’est même indispensable, puisque la majorité des terminaux actuels n’est compatible qu’avec cette version.
Je n’ai pas parlé de quelques fonctions supplémentaires qui pourraient faciliter le travail des utilisateurs de cette CS6 : la possibilité d’enregistrer les fichiers en IDML (qui devient le format d’archive standard d’InDesign) jusqu’à la version CS4, l’export PDF en niveau de gris (enfin !), l’intégration du dictionnaire Unspell par défaut et l’ajout de nouveaux compositeurs de paragraphes aux deux déjà présents.
En conclusion, après un premier test rapide, InDesign CS6 tient ses promesses côté publication numérique. Reste à s’approprier ces nouvelles fonctionnalités. Il est clair que cette version n’intéressera pas les éditeurs, graphistes et utilisateurs focalisés sur l’aspect print, mais la CS5.5 annonçait déjà la couleur de ce côté. Vos avis ?
4 commentaires
merci pour cette très instructive présentation. En effet InDesign prend le virage vers la publication numérique – toujours en avance. J’apprécie beaucoup certaines de vos remarques, comme par exemple sur l’utilisation du format EPUB 3 (lecture que sur l’ipad) qui m’a permis de ne pas perdre des heures de recherche sur internet,
Bonjour,
Une présentation simple et claire
merci
Merci très bon post 🙂
Merci pour le post, très bien tout ça ! faut plus que réussir a bien utiliser toute ces fonctionnalité de publication numérique